La Chine déploie un vaste réseau de faux sites d'information démantelé par Google
L'équipe de sécurité de Google, en collaboration avec sa filiale Mandiant, a dévoilé une opération d'influence sophistiquée orchestrée par Glassbridge, un consortium de quatre entreprises chinoises gérant des centaines de sites d'information inauthentiques. Depuis 2022, Google a bloqué plus de 1000 sites affiliés à Glassbridge sur ses plateformes Google News et Discover, ces sites diffusant de manière coordonnée des contenus pro-chinois.
Les quatre entreprises impliquées - Shanghai Haixun Technology, Times Newswire, Durinbridge et Shenzhen Bowen Media - ont créé un vaste réseau de domaines se faisant passer pour des médias indépendants à travers le monde. Cette campagne d'influence cible particulièrement l'Europe de l'Est, le Moyen-Orient, l'Afrique, l'Asie et les États-Unis, avec un accent particulier sur la diaspora chinoise. Les contenus diffusés se concentrent sur des sujets sensibles pour Pékin, notamment les revendications territoriales en mer de Chine méridionale, Taiwan, le Falun Gong, la région du Xinjiang et la pandémie de COVID-19. Shanghai Haixun Technology s'est révélée être la plus prolifique, avec plus de 600 domaines supprimés par Google News, ciblant des audiences dans plus d'une dizaine de pays.
Les chercheurs ont également identifié l'utilisation de services freelance comme Fiverr pour recruter des comptes sociaux promouvant des contenus pro-Pékin. Cette opération s'inscrit dans une tendance croissante où les gouvernements utilisent des sociétés de relations publiques privées pour mener des opérations d'information, leur permettant ainsi de masquer leur implication directe. L'émergence d'outils comme ChatGPT et le déclin du journalisme local légitime ont exacerbé la prolifération de ces "Pink Slime", sites diffusant du contenu généré par IA ou de la propagande étatique. Cette découverte souligne l'importance cruciale de la vigilance face aux campagnes de désinformation sophistiquées et la nécessité de renforcer les mécanismes de détection et de protection contre ces menaces informationnelles.
Source : The Cyber Post